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Comment le besoin de perfection chez la femme peut-il être en même temps un levier d’excellence et la cause de tous ses ratés ?

Longtemps, j’ai pensé qu’il fallait que tout soit parfait et sous contrôle pour me sentir satisfaite, heureuse et épanouie. Finalement, ce comportement aura mis à mal toutes mes initiatives et bonnes intentions de réussite. 

Le perfectionnisme est une qualité très valorisée par notre société, mais qui, au quotidien, peut faire vivre un véritable enfer à certaines femmes.

Mesdames, faites-vous partie de ces femmes qui se sentent en sécurité lorsque que tout est sous contrôle ? Ou bien, commencez-vous un nouveau projet prometteur pour votre carrière professionnelle, dans vos relations amoureuses, mais bloquez sur un détail. Êtes-vous du genre à saboter une réussite potentielle ? Pensez-vous ne pas mériter le succès, l’amour ou le bonheur ? Entendez-vous cette petite voix dans votre for intérieur qui vous rappelle combien vous n’êtes pas à la hauteur, suffisante ou méritante ?

Dans ce cas, j’espère que vous trouverez un certain intérêt à lire la suite de cet article. En effet, si vous souhaitez porter du sens ou vous libérer de vos mécanismes d’auto-sabotage à cause de votre tendance à vouloir que tout soit parfaitement bien fait alors, bonne lecture. 

 Quelles sont donc les raisons qui nous incitent à l’auto-sabotage ? Que se passe-t-il vraiment dans les coulisses de notre inconscient ? Je vous propose, en conséquence, de découvrir ensemble les mécanismes d’auto-sabotage quand on est une femme perfectionniste.

Être parfaite vs auto-sabotage

Marlène Fouchey Psychologue et spécialiste des comportements compulsifs fait quant à elle une liste des préoccupations de la personne perfectionniste que voici :

green cactus on orange pot
Je suis perfectionniste ? Et, alors !
  • Préoccupations pour les détails, les règles, les inventaires, l’organisation ou les plans au point que le but principal de l’activité est perdu de vue.
  • Perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches (par ex, incapacité d’achever un projet parce que des exigences personnelles trop strictes ne sont pas remplies).
  • Dévotion excessive pour le travail et la productivité à l’exclusion des loisirs et des amitiés (sans que cela soit expliqué par des impératifs économiques évidents).
  • Est trop consciencieux, scrupuleux et rigide sur des questions de morale, d’éthique ou de valeur (sans que cela soit expliqué par une appartenance religieuse ou culturelle).
  • Incapacité de jeter des objets usés ou sans utilité même si ceux-ci n’ont pas de valeur sentimentale.
  • Réticence à déléguer des taches ou à travailler avec autrui à moins que les autres se soumettent exactement à sa manière de faire les choses.
  • Se montre avare avec l’argent pour soi-même et les autres ; l’argent est perçu comme quelque chose qui doit être thésaurisé en vue de catastrophes futures.
  • Se montre rigide et têtu.

Le perfectionnisme est à l’évidence un comportement psychorigide. Il empêche l’adulte de faire preuve de souplesse, d’ouverture, d’esprit et limite son efficacité.

Êtes-vous de celles qui se disent « j’aime quand tout est parfait ! » ou alors peut être faites vous partie de celles que l’on salue le professionnalisme, la rigueur et la persévérance, et qui restent fièrement modeste et discrète sur les avalanches de compliments  ? 

Être perfectionniste peut être compliqué à gérer au quotidien. Le sens du détail disproportionné, maniaque du contrôle et bourreau de travail deviennent ses principaux travers.

Bien évidemment, il y a de nombreux avantages à être rigoureuse. On en retire une certaine satisfaction et fierté, à commencer par le fait d’être persévérante dans son travail, organisée et savoir tirer les autres vers le haut en augmentant le niveau d’exigence, ce qui peut aboutir à de magnifiques succès.

Le problème se pose lorsque notre besoin de perfection est un frein à notre épanouissement

Le plus souvent, nous mettons en œuvre 3 formes de comportement perfectionnistes auto-bloquant :

 1- Le perfectionnisme dirigé vers soi-même : c’est ce qui nous rend très exigeantes et rigoureuses concernant nos objectifs personnels.

2- Celui dirigé envers les autres : qui attend une excellence excessive chez les autres.

3- Le perfectionnisme « socialement prescrit » : c’est ce qui se construit des attentes autour de celles de la société, la famille, quitte à s’oublier au passage.

Peu importe où vous vous situez, bien souvent, le perfectionnisme puise sa source dans l’enfance

L’enfance royaume éternel de l’imparfait…

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L’enfance royaume de l’imparfait

 Il y en a marre de toujours faire référence à notre enfance pour expliquer nos blocages ! 

Je comprends votre agacement ! Mais juste entre nous, comprenez que si, l’enfance est le royaume de l’innocence, vierge de tout conditionnement, il n’en demeure pas moins le terreau fertile de nos névroses d’adultes.

 Le mieux que nous puissions faire pour nos enfants serait d’être attentif à la manière dont nous l’aidons à se construire une bonne image de soi et ne pas reproduire les mêmes schémas d’éducation. (À méditer). Revenons au sujet de l’article ! 

Le perfectionnisme puise sa source dans l’exigence et les critiques dans lesquels il fut élevé.  L’enfant, fera le choix d’une attitude qui viendra nourrir son besoin de reconnaissance même s’ils sont négatifs. 

De fait, l’erreur ou la maladresse étant perçue, comme une faiblesse et la perfection, comme une norme, la personne développera un fort niveau de rigueur et d’attente envers elle-même. D’où l’expression “placer la barre haut”. 

Bien entendu, cette posture lui évitera les critiques ou les moqueries. L’individu tentera de « mériter » un tant soit peu, l’amour et l’approbation de ses proches lorsqu’il interagira. 

Comment se libérer de nos mécanismes d’auto-sabotages ?

L’homme est un animal sociable. Chez l’individu le besoin de reconnaissance est vital, comme boire ou manger. La structuration psychique et physiologique de l’individu est conditionnée ainsi. 

En analyse transactionnelle, lorsqu’un individu cherche des signes de reconnaissance, on appelle cela des strokes. C’est un terme anglais qui se traduit aussi bien par « coup » que « caresse » – (Eric Berne)

Les strokes sont des signes de reconnaissance. Ils déterminent des niveaux de communication positifs ou négatifs entre les individus. 

Vous pouvez aisément imaginer, comment cela se passerait, si dans une famille, un couple ou au travail, vos relations manquent de signe de reconnaissance positif ?

Le plus important pour sortir de ces attentes est d’identifier quels sont les besoins de reconnaissance qui vous nourrissent ?  

Enfant, pour mériter des signes de reconnaissance, nous devions répondre à une attente, laquelle ?

En s’appuyant sur les principes de l’analyse transactionnelle, le psychologue américain Taibi Kahler, créateur de la Process Communication, identifie cinq types de drivers qui sabotent le besoin de reconnaissance.

Qu’est-ce que les drivers ?

Les drivers sont des messages ou des attentes qui, à force d’être répétés, influencent inconsciemment notre comportement depuis notre enfance. Chacun d’entre nous possède en lui un ou plusieurs drivers.

Nos drivers sont hérités de notre éducation. Ils sont  issus des expressions et injonctions que nous avons entendues fréquemment depuis notre enfance.

Ces cinq drivers peuvent être formulés de la manière suivante :

  • Sois parfait
  • Fais plaisir
  • Sois fort
  • Fais des efforts
  • Dépêche-toi  

Se conformer à cette attente, étaient la condition sine qua non de l’obtention de la reconnaissance de nos parents, ou des personnes qui nous ont élevés, et/ou qui ont participé à notre éducation, comme nos professeurs, par exemple.

Le concept des Drivers

Sois parfait !

Les femmes perfectionnistes ont un “sois parfait” très fort. En filigranes des échanges dans nos relations ou dans notre dialogue intérieur, on trouve des petites phrases qui assassinent, des discours types entendus depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. 

 “Tu peux mieux faire”,, « Oui, c’est bien, mais avec tes capacités j’attendais mieux de toi » ; « Tu vaux mieux que ça » ; « La vie ne pardonne pas les erreurs ».

« Tu dois être le premier de ta classe. » « Rassure-moi, tu as eu la meilleure note ? » « Pour un travail fait à la maison, 9/10 n’est pas suffisant » « Vise le haut du podium. » « C’est qui le premier ? » « Ta lettre n’est pas bien tracée. » Tu as vu ce trait ? il n’est pas droit. » « Tu as dépassé sur ton coloriage. » « Recommence tant que ce n’est pas parfait. »

Les femmes guidées par ces drivers sont des grandes bosseuses, capables de grandes choses.

À première vue, il semble facile de reconnaître une femme avec un  “sois parfait” fort. Elle peut produire un travail de grande qualité. Elle est douée pour planifier, pour envisager les différents aspects, tenants et aboutissants d’une tâche ou d’un projet et favoriser ainsi son accomplissement.

Cependant, elle a tendance à accorder beaucoup trop d’attention aux détails, à placer la barre, très, haut et est souvent insatisfaite de ses performances.

Souvent, les “sois parfait” craignent l’échec  et la perte de contrôle sur les événements. Elles  peuvent se laisser déborder par des recherches et des réflexions coûteuses en temps et en énergie. Elles préfèrent faire tout elles-mêmes et ont du mal à déléguer.

En d’autres termes, le besoin de reconnaissance s’appuie sur 4 piliers nécessaires à notre équilibre et bien être que sont : l’estime, la confiance, l’image et l’amour de soi. En effet, l’identité de soi se construit sur la sécurité intérieure que nous aborderons dans un prochain article.

La sécurité intérieure permet ainsi, d’avoir une grande stabilité interne face aux évènements extérieurs.

 De même que, la sécurité intérieure, se développe sur une base solide, avec des points de repères et d’appui, où l’on se sent en sécurité avec soi-même. Il sera également nécessaire à une adulte épanouie, d’avoir une pleine conscience de son potentiel et de ses limites pour évoluer sereinement avec les autres.

L’art de l’auto-sabotage

L’auto-saboteur, en chacun de nous, se joue principalement sur le registre des doutes, des peurs et de la culpabilisation.

Au moment d’atteindre la réalisation de leur projet, les femmes perfectionnistes vont se mettre en échec par des comportements ou actions dont elles ne sont pas toujours conscientes. 

C’est ainsi que, les croyances que nous avons construites autour de notre « moi  intrinsèque », soit de notre valeur, ou de la perception que nous avons de nous-mêmes, apparaissent de manière automatique dans nos échanges. Par conséquent, ces acquis prendront le contrôle sur la personne et ses comportements, interférant dans ses actions et possibilités d’évolution et/ou de succès.

Vous l’avez compris,  nos mécanismes d’auto-sabotage est une façon que nous avons adoptée pour s’interdire de réussir sa vie. 

L’idéal serait de savoir les reconnaître pour les éviter, et ainsi éliminer ce comportement. Ces causes peuvent être :

  • Des croyances limitantes qui font que la personne pense qu’elle ne mérite pas le succès, l’amour,… ;
  • Une faible estime de soi ;
  • Des objectifs imposés par des tiers ;
  • La peur de l’échec, du changement, de sortir de sa zone de confort ;
  • Des conflits internes ;
  • La peur de ne pas être à la hauteur des attentes des autres.
  • Le syndrome de l’imposteur qui pousse à en faire plus

Notre plus grande difficulté vient de notre capacité à évaluer sainement les limites.

L’idée est de poser des intentions claires pour atteindre un objectif mesurable, réaliste et accessible, et défini dans le temps, afin d’évaluer avec discernement les contours de nos potentialités.

Notre perception plus ou moins faussé de la réalité, notre sentiment de légitimité, impacte le regard que nous avons de nous-mêmes. C’est ainsi que, notre juge intérieur, devient notre principal bourreau

Winston Churchill disait à propos de cette tendance : « Perfectionnisme s’appelle PARALYSIE »

Bruno Lallemant

Autrement dit, se perfectionner est une chose, être perfectionniste en est une autre. Il est tout à votre honneur de vouloir le meilleur, d’avoir envie de tirer son entourage vers le haut. Le problème se pose lorsque vous dépasser vos limites.

Vous êtes parfaitement imparfaites, et c’est cette différence qui participe à votre bonheur et non une obligation de vous conformer aux attentes d’autrui.

Dans ce sens, votre capacité à vous libérer des mécanismes d’auto-sabotage, dépendra de votre volonté à relâcher le besoin de contrôle et se faire confiance.  Donnez-vous des signes de reconnaissances positifs pour les petites et grandes choses accomplies. En fin de compte, ces mécanismes d’auto-sabotages nous enseignent à chacune d’entre nous, à être indulgente et compatissante avec nous-même et d’apprendre à s’aimer tel que nous sommes.

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    6 commentaires

    1. Le perfectionnisme est à l’évidence un comportement psychorigide. Il empêche l’adulte de faire preuve de souplesse, d’ouverture, d’esprit et limite son efficacité. Je suis tellement d’accord. Merci pour cet article qui fait du bien et que je vais partager avec mes amies ❤️

    2. Je l’attendais cet article et tu l’as finalisé ! 😉Excellent article Sandra ! Précis et très bien écrit : bravo 👏🏾 Je ne connaissais pas le terme Stroke et différencier « se perfectionner » et « être perfectionniste » est effectivement salvateur ! 🙋🏽‍♀️

      1. Merci Béatrice pour ton retour, je fais beaucoup d’apport de concept d’analyse transactionnelle dans mets articles, cela permet une meilleure, compréhension de nos mécanismes d’auto sabotages. OUI, se perfectionner et perfectionniste n’a pas le même impact dans notre estime de nous.

    3. Je suis du type à être exigeante avec moi-même mais plus cool avec les autres notamment avec mes enfants à qui j’affirme qu’elles ont le droit d’échouer, de ne pas être parfaite. Je lâche prise un peu plus au fil du temps mais le chemin est trèèèès long.
      Merci pour ton article qui m’aide à mieux comprendre certains mécanismes

      1. Merci à toi Anne pour ton retour d’expérience sur ce thème. Voir en soi les fonctionnements qui ne participe pas à notre équilibre au quotidien est un bon début, je pense. Notre désir d’améliorer notre bien-être intérieur suivra selon le rythme de chacune et en toute bienveillance.

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